David Pinzón Photographe

Hésitation et exploration

 

Quel est mon rôle en tant que photographe dans la société ?

La photographie est-elle un document en constante évolution ?

 

Entre les années 2000 et 2004 avec mes travaux : « En foule, corps social », « Cuarto A098 », « Rue du Président Wilson » et « Tourner autour du pot », je questionne les concepts que l'auteur de la photo entretient avec l’autre, ainsi que son protocole de création. Quel rôle joue l'autre dans ma pratique de portrait ? L'image se concentre sur des thèmes tels que le hasard, l'imprévu et l'inattendu. Je suis à la croisée des chemins entre Dziga Vertov et George Méliès. Je porte un grand intérêt au travail d'Albert Londe en matière de chronophotographie, ainsi qu'à celui de Philip-Lorca di Corcia et Joël Bartolomeo dans le domaine de la photographie intimiste.

 

Mes études en Colombie ont été en cinéma, et j’ai gardé cette approche dans mon œuvre plastique. Une caméra, un point de vue, une cadence, une durée (One shoot ).

La consigne « ça atourne, action ! » utilisée au cinéma prend sens dans mes œuvres.

Durant ma résidence à l'ENP à Arles en 2001/02, j'ai conçu mon instrument de travail : un appareil photo qui servait également de caméra. Il devenait ainsi une composante essentielle du processus dans ma création d’images.

 

Racines et identités

D’où je viens ? Qui suis-je devenue ?

 

Dès les années 2004 à 2010, ma recherche m'a conduit à explorer mon identité, ma réalité et mon environnement. "Au-delà du garde-fou", « Veo la Arena », « Mon Ailleurs c’est là », sont des œuvres qui s'inscrivent dans une perspective ethnographique grâce à son processus. Mon approche inclut l'assemblage, la construction, le collage et l'histoire de la ville. Je recherche la mémoire de la ville d'Arles, symbolisée par l'amphithéâtre, à travers ses résidents qui l'entourent.

Selon moi, une chose se manifeste, dans l'architecture de cette cité, son apparence semblable à un puzzle, formée par les marques de diverses périodes. L'urbanisme de cette ville, qui s'étend sur deux mille ans d'histoire, constitue la fondation de son patrimoine et de sa modernité. Confrontée à un tel enjeu, quotidiennement, ma pensée oscille entre mon parcours personnel, mon héritage d'origine et mon présent.

 

L'exploration approfondie des œuvres de ces artistes et penseurs m'a aidé à façonner ma vision. Jochen Gerz (Les monuments vivants de Biron, Lanti-Monument) Paul Citroën (Metropolis), David Hockney (place Fürstenberg Paris), Alfredo Jaar (Rencontre d'Arles 2013), Sana Kanisto (Landscapes) et Cassio Vasconcellos (foret amazini), Paul Virilio. La machine de vision, Esthétique de la disparition), Régis Durand( Le temps de l’image, Vie et mort de l’image)

 

Origines et présent

Existe-t-il une limite entre l'origine et la ressemblance?

Entre la vitesse et la disparition ?

 

Fidel à l'œuvre de Paul Virilio, j'ai étudié ses travaux « L'esthétique de la dispersion » et « Panser la vitesse ». Je suis proche aux travaux des artistes tels que Anna Atkins, Sanna Kannisto, Stefano Cerio et Cassio Vasconcellos qui m'ont interrogé sur ma relation photographique avec la nature. Je suis actuellement en phase d'expérimentation. Les travaux de l'ingénieur et photographe Harold Eugene Edgerton, notamment son livre « Stoppin time » et ses réalisations scientifiques à très haute vitesse d'obturation effectuées en studio, m'ont orienté vers une méditation sur le concept du temps.

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